Pourquoi les ESN doivent mettre en place le télétravail international ?
Innover pour recruter & fidéliser
Les entreprises de service numérique (ESN) recrutent des cadres et des jeunes talents hyperspécialisés, bien souvent à l’étranger où ils sont mieux formés que sur le territoire national. Recruter à l’étranger, c’est aussi un moyen de faire face à la pénurie conjoncturelle de candidats.
Dans des secteurs d’activité hyperconcurrentiels comme celui des ESN, le télétravail international est donc une opportunité de se démarquer !
C’est permettre aux consultants d’effectuer ponctuellement leurs missions à l’étranger. Cet avantage est exceptionnel en ce qu’il leur permet de favoriser leurs activités personnelles ou des liens familiaux hors de France, tout en continuant leurs missions.
Pour les ESN, l’innovation sociale, c’est renforcer sa marque employeur et finalement, mieux recruter et fidéliser ! Or, conserver des profils rares, éviter qu’ils ne soient débauchés par un concurrent est priorité !
L’équipe d’EXILAE vous explique ici pourquoi & comment les ESN doivent mettre en place au plus vite le télétravail international.
Pourquoi les ESN doivent mettre en place le télétravail international – les enjeux de la pratique du télétravail à l’étranger
1 salarié sur 10 a déjà travaillé depuis l’étranger[1]. Nombreux sont les collaborateurs qui se saisissent du télétravail pour concrétiser le rêve du « work from everywhere », voire pour rejoindre la tendance des « digital nomad ».
Pourtant, aucun texte du Code du travail ne n’envisage le télétravail depuis l’étranger.
La tentation est grande de permettre aux collaborateurs de travailler ponctuellement à distance depuis l’étranger, mais la pratique n’est pas sans risque pour la Société employeur !
Pour cause, le fait de télétravailler plus de 25 % de son temps de travail un autre État que celui dans lequel l’employeur a son siège social peut modifier les lois sociales et fiscales applicables à la relation de travail.
Le télétravail à l’étranger doit donc être encadré coté employeur pour éviter 2 risques majeurs :
- droit français ne soit plus la référence pour déterminer les règles applicables à la relation de travail en matière de durée du travail, de salaire minimal, …
- Le fait que la présence du salarié à l’étranger aboutisse à la reconnaissance d’un établissement stable au sens de la législation fiscale.
Pour le collaborateur, le fait de travailler à distance depuis l’étranger peut également être lourd de conséquences : changement de la loi applicable au contrat de travail, perte de l’affiliation à la sécurité sociale française, perte de périodes de cotisations au régime de la retraite français, transfert de la résidence fiscale , …
[1] SAP Concur a mandaté en juillet 2023 Coleman Parkes pour interroger 835 décideurs, 835 décideurs financiers et 1 670 employés dans plusieurs pays européens (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse, France, Italie, Danemark, Finlande, Suède, Espagne et Royaume-Uni) afin de mieux comprendre l’impact et les implications du travail à distance pour les employeurs et les employés.
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Le télétravail international développe la marque employeur en favorisant l’acquisition de talents internationaux, de profils rares ou « pénuriques ».
Pour les ESN, l’enjeu devient crucial : encadrer au plus vite les tolérances actuelles du télétravail à l’étranger qui mettent les sociétés comme les salariés en risques, et en faire une vitrine de l’innovation RH.
Dans un monde économique en pleine mouvance, confronté à une transformation digitale constante, les ESN doivent rester attractives et donc être réactives sur l’évolution de leurs pratiques RH.
Or, l’adoption d’un accord sur télétravail hybride par les partenaires sociaux de la branche SYNTEC le 13 décembre 2022, facilite la mise en place d’un accord ou d’une charte sur le télétravail international.
Ce texte encadre en effet le recours aux organisations du travail mêlant le travail « sur site » dans l’entreprise ou son entreprise cliente et télétravail. C’est une réponse aux fortes aspirations des salariés sur le plan du gain d’autonomie, de la souplesse d’organisation et de la conciliation des vies professionnelle et personnelle.
Il n’y a donc plus qu’un petit pas, après cet effort de la branche, pour basculer vers l’organisation d’un télétravail ponctuel à l’étranger.
La mise en place d’un accord ou d’une charte sur le travail international est en plus de nature à répondre aux besoins croissants d’adaptabilité des organisation attendues par certaines ESN ouvertes sur le monde.
Elle peut également être un facteur de réduction de l’impact carbone des salariés dont les allers-retours en avion seront limités.
Pourquoi les ESN doivent mettre en place le télétravail international -Rédiger une charte ou un accord dédié
Pour exister, le télétravail international doit être formalisé soit dans une charte, soir par un accord dédié. Quel qu’il soit, ce texte devra fixer les prérequis au télétravail à l’étranger qui tiennent essentiellement à préciser ses limites dans le temps et ses conditions matérielles.
Ainsi, les collaborateurs devront être informés qu’ils ne peuvent pas travailler à distance, hors de France, pour une période excédant 25 % de leur activité, soit environ 54 jours calendaires, selon leur rythme de travail.
Par ailleurs, la question particulièrement épineuse des frais de télétravail à l’étranger doit être finement traitée car l’employeur n’a pas à prendre en charge les frais liés au déplacement du collaborateur à l’étranger, pour ses besoins personnels. Il n’a pas non plus à acheminer le matériel nécessaire.
Il sera donc bienvenu que la charte ou l’accord sur le télétravail rappelle que le salarié assume tous les frais liés à son séjour à l’étranger (voyage, logement, assurance personnelle – couverture santé éventuelle, assurance contre le vol, assurance dommages causés à un tiers, etc.), connexion internet, etc.
Le salarié télétravaillant à l’étranger doit disposer, bien entendu, dans les mêmes conditions qu’en France d’un ordinateur portable, d’une souris et d’un casque fournis par l’entreprise. Si le salarié n’est pas en possession de l’équipement nécessaire, il devra initier une demande d’équipement auprès du service technique compétent, dont il faudra rappeler les coordonnées.
L’employeur devra prendre en charge les assurances professionnelles nécessaires à l’exercice du télétravail à l’étranger du salarié pendant son temps de travail effectif, soit sur la plage horaire collective pendant laquelle le salarié travaillera. A contrario le salarié sera responsable de souscrire les assurances nécessaires pour couvrir les plages horaires pendant lesquelles il ne travaillera pas.
S’agissant de l’activité et du temps de travail, il sera nécessaire de préciser dans la charte ou l’accord sur le télétravail international, que l’activité demandée au salarié en télétravail à l’étranger, tout comme les résultats attendus, sont équivalents à ceux des salariés en situation comparable travaillant sur leur site de rattachement en France.
Enfin, il conviendra de prévoir que, dans l’hypothèse où le collaborateur souhaiterait mettre fin de manière anticipée à sa période de télétravail à l’étranger, pour une raison qui lui est propre, qu’il n’a pas à justifier, il devra en informer par courriel son manager hiérarchique et son Responsable Ressources Humaines dans les meilleurs délais.
L’entreprise accusera réception de la demande du salarié et lui notifiera son accord en s’assurant qu’il n’y ait pas d’impact sur la continuité de service.
La situation est plus complexe si c’est entreprise qui est à l’initiative de la fin anticipée du télétravail à l’étranger.
Aussi, la charte ou l’accord doit expressément prévoir que le télétravail pourra pendre immédiatement fin dans une série d’hypothèses précisément listées comme le fait que le salarié n’effectue pas les tâches qui lui sont assignées pour des raisons diverses (exemples : pas de connexion Internet…), le fait qu’il ne réponde pas aux sollicitations de sa hiérarchie…
Surtout, il faudra anticiper qui, de l’entreprise ou du collaborateur, prendra en charge les frais de retour en France en pareille situation.
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