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Première analyse de la loi Immigration votée le 19 décembre 2023

Première analyse de la loi Immigration votée le 19 décembre 2023.

Les députés et sénateurs se sont finalement accordés en commission paritaire mixte sur un texte de loi qui avait été largement amendé par les sénateurs. Que faut-il retenir de ce texte désormais définitif, sous réserve de l’analyse que rendra le Conseil Constitutionnel ? 

Première analyse de la loi Immigration votée le 19 décembre 2023 : le titre de séjour « métiers en tension »

L’article du projet de loi ayant suscité le plus grand espoir pour les travailleurs en situation irrégulière était l’article 3. Initialement, cet article devait faciliter la régularisation des personnes travaillant dans des métiers en tension.

Finalement, une carte de séjour « travail dans des métiers en tension » a bien vu le jour mais a été largement conditionnée.

En effet, la carte de séjour pourra être sollicitée uniquement par des personnes pouvant justifier d’une ancienneté de résidence en France d’au moins 3 ans et d’une expérience professionnelle de 12 mois dans un métier en tension.

De plus, le travailleur étranger sera en mesure d’effectuer la demande de ce titre, sans solliciter le concours de son employeur.

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Cela permettra d’accélérer le processus et libérer l’employeur d’une tâche supplémentaire qui souvent, s’avère décourageante pour les employeurs.  

Cependant, contrairement au projet de loi dans lequel la délivrance de ces titres se faisait de plein droit, c’est à la « discrétion du préfet » et à condition d’un « casier judiciaire vierge » que ce titre très « exceptionnel » sera délivré désormais. 

Carte de séjour pluriannuelle « talent-professions médicales et de la pharmacie »

Autre nouveauté apportée par ce texte, c’est la mise en place d’une nouvelle carte de séjour pluriannuelle « talent-professions médicales et de la pharmacie » ayant pour vocation de s’appliquer principalement aux médecins ayant été diplômés à l’étranger. 

Cette nouvelle disposition était nécessaire, au vu de l’engorgement des hôpitaux français et de l’appel à l’aide des médecins et infirmiers, dénonçant des conditions de travail difficiles. 

Première analyse de la loi Immigration votée le 19 décembre 2023 : nouvelle amende administrative pour les employeurs

Dans la lignée du travail des étrangers, une nouvelle amende administrative sanctionnant l’emploi des travailleurs irréguliers a vu le jour.

Cette amende ne remplace pas les contributions spéciale et forfaitaire ni les sanctions pénales visant à réprimer l’emploi irrégulier, mais s’y ajoute.

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Le montant de l’amende est de 4 000 euros par salarié est plutôt dissuasif.

Néanmoins, au vu des restrictions entourant la nouvelle carte de séjour « travail dans des métiers en tension » dont l’objet initial était de répondre au problème de recrutement des employeurs français, on peut légitimement se poser la question de l’efficacité de ce nouveau dispositif de sanction.

Première analyse de la loi Immigration votée le 19 décembre 2023 : nécessité de bien parler le français et autres mesures

Autres mesures importantes : la délivrance d’une carte pluriannuelle sera conditionnée à la connaissance minimale de la langue française, dont le niveau requis reste encore à déterminer.

Jusqu’alors, la délivrance de ce titre reposait simplement sur la preuve de ce que l’étranger demandeur, doit avoir suivi les formations de français de français de l’OFII.

Également, le renouvellement des cartes de résident de dix ans, sera conditionnée à la preuve du séjour effectif sur le territoire français de six mois an.

Jusqu’à présent, le détenteur d’une carte de résident pouvait bénéficiait du renouvellement du titre, à moins d’avoir résidé en dehors du territoire français pendant plus de 3 années consécutives.

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 L’aide médicale d’État (l’AME) profitant aux étrangers en situation irrégulière ne sera finalement pas supprimée ! Ayant suscitée un émoi général, la suppression de ce dispositif a finalement été écartée.

Également, la visée initiale du texte était de faciliter et systématiser l’éloignement des personnes sous le coup d’une décision d’obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Dans le projet de loi immigration voté ce mardi, la mesure du gouvernement qui s’attaque aux procédures permettant de contester une telle décision a été retenue.

L’objectif principal est de réduire le nombre de recours dont peut user la personne visée par l’OQTF afin d’éviter la prolongation du séjour autorisé des personnes visées pour cause de procédure judiciaire en cours.

Dans la même lignée, le texte voté par la commission paritaire mixte ce mardi, retient le dispositif permettant de lever la protection contre l’éloignement qui profite à l’étranger disposant de liens particulièrement intenses en France, en cas de menace grave à l’ordre public.

Le cas des étrangers protégés contre un éloignement est visé par l’article L.611-3 du CESEDA et concerne notamment, les parents d’enfants français, conjoints de français ou encore, les ressortissants de pays membres de l’union européenne.

Enfin, la menace grave à l’ordre public, une notion dont il est difficile de tracer les contours, sera un obstacle au renouvellement des titres de séjour longs (carte de résident notamment), même en présence de liens familiaux intenses sur le territoire.

Le texte évoque également le cas des expulsons (éloignement des personnes résidant en France en situation régulière), représentant une menace pour l’ordre public qui, ici, est identifiée comme la commission d’un délit ou crime passible d’au moins dix ans d’emprisonnement.

La loi votée ce 19 décembre repassera désormais au parlement avant d’être promulguée par le gouvernement. Ce texte devra nécessairement faire l’objet d’un décret d’application, visant à en préciser les contours et les modalités d’application.

EXILAE AVOCATS, des avocats et juristes en droit social et droit des étrangers qui vous accompagnent sur toutes vos problématiques

EXILAE AVOCATS est un Cabinet d’avocats parisien proposant ses services en droit du travail, droit des affaires (commercial, sociétés…) et de droit des étrangers.

Avocats aux barreau de Paris et de Nice, nous vous garantissons, de part notre expérience, un service juridique de grande qualité, une disponibilité impeccable et des honoraires transparents. 

L’équipe Droit Social, dirigée par Mme Maëlle DREANO, accompagne votre Société ou votre personne dans tous ses besoins en droit du travail.

Pour obtenir très rapidement un conseil, un rendez-vous et une prise en charge par un avocat en droit des étrangers, vous avez plusieurs options.

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Grégoire HERVET- EXILAE Avocats

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE)

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE).

Après l’achèvement de vos études en France et l’obtention d’un master (ou d’un diplôme équivalent), vous envisagez de demeurer en France pour chercher un emploi ? 

La carte de séjour Recherche d’emploi ou création d’entreprise (RECE) vous octroie le droit de résider en France pendant une période d’un an.

EXILAE AVOCATS vous assiste pour préparer sereinement votre droit au séjour.

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE) : objectif

La carte Recherche d’emploi / Création d’entreprise (RECE) vous autorise à vous maintenir sur le territoire français après vos études afin d’acquérir une première expérience professionnelle ou de créer une entreprise dans le domaine associé à votre formation.

A lire également : La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE) : qui peut en bénéficier?

La délivrance de cette carte est subordonnée au respect de plusieurs conditions.

Tout d’abord, il est impératif d’avoir été ou d’être étudiant(e) en France et d’avoir sollicité un titre de séjour portant la mention “étudiant”.

Il est également nécessaire d’avoir obtenu avant l’examen de votre demande un diplôme de l’enseignement supérieur de niveau de licence professionnelle, master ou ou doctorat.

Les diplômes admis sont fixés par voie réglementaire.

Il est important de souligner que cette carte de séjour n’est pas délivrée uniformément à l’ensemble des étrangers. Il est toujours nécessaire – comme souvent en droit des étrangers – de vérifier les dispositions spécifiques applicables notamment aux ressortissants algériens et européens.

A lire également : La demande de renouvellement d’une carte pluriannuelle dans les deux mois précédent son expiration protège du licenciement

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE) : que permet cette carte?

Comme toute carte de séjour, la délivrance d’une carte RECE permet de se maintenir sur le territoire de manière régulière pendant une durée d’un an et de bénéficier d’une autorisation de travail.

En tant que titulaire de cette carte, vous avez la possibilité d’exercer une activité professionnelle à plein temps ou de créer une entreprise dans votre domaine de formation.

Certaines conditions subordonnent toutefois la délivrance de cette carte :

  • Votre rémunération doit être supérieure à 2 620,80 € bruts, soit 1,5 fois le SMIC
  • Votre emploi ou entreprise doit correspondre à votre domaine de formation

A lire également : La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune

Les démarches à effectuer pour bénéficier de la carte RECE

Afin de bénéficier de ce titre de séjour, il est nécessaire d’effectuer une demande auprès de la Préfecture de votre lieu de résidence, avant l’échéance de votre titre de séjour actuel.

En raison des délais allongés de réponse des autorités administratives, il est impératif de ne pas tarder pour débuter vos démarches.

EXILAE AVOCATS peut vous accompagner au cours de l’ensemble de la procédure.

Il est important de noter qu’en fonction de votre Préfecture de rattachement, les modalités de dépôt de la demande peuvent être différentes. Il est donc primordial de se renseigner directement auprès de votre Préfecture afin de déterminer si elle autorise les demandes de ce type de carte de séjour soumises par le biais de la procédure dématérialisée via le site web d’ANEF, sur rendez-vous à la préfecture, ou encore par voie postale.

A lire également : Comment être rappelé très rapidement par un excellent avocat en droit des étrangers

Notez que la carte Recherche d’emploi / Création d’entreprise (RECE) peut toujours être demandée si vous avez quitté la France dans un délai de quatre ans après l’obtention de votre diplôme.

Il vous sera nécessaire de vous rendre auprès des autorités consulaires de France dans votre pays et de solliciter la délivrance d’un visa de long séjour (VLS-TS).

La démarche à suivre est similaire à celle de l’obtention du visa long séjour « étudiant » lors de votre arrivée en France.

Tout savoir sur la carte Recherche d’emploi – création d’entreprise (RECE) : un renouvellement est il possible ?

Non.

En effet, cette carte de séjour est valable un an et ne peut pas être renouvelée par la suite.

Il vous est toutefois possible de demander une carte de séjour portant la mention “profession libérale”, “passeport talent”, “travailleur temporaire » ou encore “salarié”.

Aussi, il est important de noter qu’il n’est pas possible de se voir octroyer une carte de séjour “étudiant” après la RECE.

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Grégoire HERVET- EXILAE Avocats

La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune

La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune.

Vous êtes titulaire d’une carte de résident Conjoint de Français(e) et vous venez de recevoir une notification de retrait de votre carte par les autorités administratives ? EXILAE AVOCATS vous accompagne dans vos démarches.

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La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune : qu’est ce qu’une carte de résident ?

La carte de résident est un titre de séjour délivré sous certaines conditions qui vous permet de résider sur le territoire français de manière stable et pour une durée supérieure à un titre de séjour classique.

En effet, la carte de résident est délivrée pour une durée de 10 ans et est renouvelable de plein droit.

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Cela signifie qu’aucune formalité juridique n’est requise pour que vous puissiez en bénéficier.

La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune : les conditions de délivrance de la carte

Les conditions générales de délivrance

Dans différents cas – en tant que Conjoint de français(e) – vous pouvez vous voir délivrer une carte de résident. Vous êtes éligible si vous justifiez :

  • Que vous êtes le ou la conjoint(e) d’un(e) français(e) depuis plus de trois ans
  • Que vous pouvez démontrer d’un séjour antérieur régulier
  • Que la communauté de vie n’a pas cessé
  • Que vous remplissez la condition d’intégration républicaine. Ce pré-requis suppose le respect de l’ensemble des principes et valeurs de la République ainsi que le suivi assidu des formations demandées

Le cas particulier des ressortissants tunisiens

Si vous êtes ressortissant(e) tunisien(nne), votre droit au séjour est facilité par la modulation de certaines conditions d’octroi de la carte de résident. Il vous suffit de justifier être conjoint d’un(e) Français(e) depuis un an et n’avez pas à remplir la condition d’intégration républicaine.

La rupture de la vie commune

L’une des conditions de la délivrance de cette carte de résident est la communauté de vie avec votre conjoint.

Les autorités administratives se laissent la possibilité – en cas de cessation de la communauté de vie – de vous retirer votre carte de résident.

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Toutefois, ce retrait ne peut être justifié que si la rupture de la vie commune intervient dans un délai de quatre ans maximum à compter de la célébration du mariage.

La remise en cause de la carte de résident suite à une rupture de la vie commune : contester la décision

La loi prévoit que dans certaines hypothèses, même s’il y a rupture de la vie commune, les autorités administratives ne peuvent pas retirer votre carte de résident.

C’est notamment le cas si de votre union avec votre conjoint Français(e) est né un enfant.

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Dès lors, si vous justifiez que vous contribuez effectivement à l’entretien et l’éducation de votre enfant depuis sa naissance, votre droit au séjour ne peut pas être remis en cause.

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Grégoire HERVET- EXILAE Avocats

La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé

La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé.

Contrairement aux idées reçues, le code du travail ne règle pas toutes les questions liées aux salariés étrangers.

Que ces salariés soient des employés ou des cadres, qu’ils disposent ou non des titres de séjour leur permettant de travailler en France ou non, une problématique demeure :

Elle est celle de leur déclaration « en paie », c’est-à-dire les conditions de versement de leurs salaires et de la déclaration des sommes qui leurs sont versées auprès des organismes français.

Suscitant de nombreuses questions et des adaptations purement pratique, la déclaration en paie des salariés étrangers est bien souvent évitée, contournée … oubliée (?).

Il existe cependant un risque important de redressement social et de condamnation prud’homale de l’employeur dans ce cas.

La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé : définition

Ce que l’on appelle le « travail dissimulé » est le fait de ne pas déclarer aux organismes sociaux la rémunération versée à un salarié.

Autrement dit, les cotisations sociales auprès des différents organismes (URSSAF, caisses de retraites, administration fiscale,…) ne leur sont pas versées et les conséquences sont importantes : le salarié n’existe pas aux yeux de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), de Pole emploi …

Le travail dissimulé est couramment appelé « travail au noir » ou « au black » car les administrations « ne voient pas » le salaire versé à une personne qui est pourtant bel et bien employée.

Concrètement, il y a « travail dissimulé » lorsque :

  • Le salarié n’a pas fait l’objet d’une déclaration préalable à l’embauche ;
  • Le salarié n’a pas de bulletin de paie ;
  • Le bulletin de paie ne fait pas mention de toutes les heures réellement travaillées (salarié travaillant à temps plein déclaré à temps partiel ; heures supplémentaires non payées ou payées de façon non majorée comme la loi l’exige).
  • Le salarié dispose d’un bulletin de paie, mais n’a pas de numéro de sécurité sociale valide permettant de l’identifier lors de la transmission des données relatives à la rémunération aux organismes sociaux ;
  • Le recours à des salariés faussement indépendants (auto-entrepreneur qui travaillent en réalité pour le compte d’une entreprise qui leur soustraite une part de son activité).

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La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé : attention aux bulletins de paie

En matière de travail dissimulé, le bulletin de paie est l’élément de preuve clé.

En effet, c’est sur celui-ci que l’on peut lire le salaire déclaré par l’entreprise employeurs aux organismes sociaux et les différentes qui leur sont versées.

Par comparaison avec ses plannings de travail, avec les heures auxquelles il se connecte à sa boite email ou au serveur professionnel, le salarié pourra démontrer, sur la base de son bulletin de paie, que toutes ses heures de travail ne lui sont pas payées et donc non-déclarées.

Pour les salariés étrangers, il faut aussi porter attention à une autre rubrique du bulletin de paie : le numéro de sécurité sociale.

C’est en effet ce numéro d’identification qui permet à l’employeur d’effectuer la transmission des données relatives à la rémunération versée au salarié aux organismes sociaux.

Sans numéro de sécurité sociale valide : pas de déclaration aux organismes sociaux et il y a une situation de travail dissimulé !

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Le télétravail à l’étranger

Tous les étrangers travaillant en France, disposent dans un premier temps d’un « numéro d’identification d’attente » (NIA) ou avant même t’obtenir celui-ci un « numéro technique temporaire » (NTT).

Dans l’attente d’un titre de séjour les autorisant à travailler durablement en France, c’est ce numéro NIA ou NTT qu’il faut retrouver sur le bulletin de paie. Sans un de ceux-ci, il y a travail dissimulé !

  • Le NIA : le numéro d’identification d’attente : est délivré à partir des documents d’identité du salarié et se compose comme suit :
  • Le NTT : le numéro technique temporaire est une simple « manœuvre » pour assurer la transmission des informations d’un salarié qui n’a pas ou pas encore de titre de séjour pérenne en France.

Il se compose comme suit :

  • « 1 » pour les hommes, suivi de 12 « 9 »
  • « 2 » pour les femmes, suivi de 12 « 9 »

Il est seulement valable 3 mois et pour un seul salarié de l’entreprise.

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Par conséquent, si un NTT, c’est-à-dire le code 1999999999999 ou « 2999999999999 »  figure sur les bulletins de paie pendant plus de 3 mois consécutifs, il y a de fortes chances pour qu’il y ait une situation de travail dissimulé !

C’est également le cas si plusieurs salariés de la même société ont code composé de 2.

Coté employeur, il convient donc de reporter soigneusement les numéros d’identification des salariés qui permettent la transmission des données relatives à leur rémunération aux organismes sociaux.

Côté salarié, spécifiquement pour ceux qui ne sont pas est pas nés en France, il convient de bien regarder ses bulletins de paie. Ils comportent de nombreuses informations. La mention clé du numéro d’identification vous indiquera par conséquent si vous pouvez, ou non, prétendre à une indemnisation pour travail dissimulé à hauteur de 6 mois de salaire.

La déclaration en paie des salariés étrangers et le risque de travail dissimulé : les sanctions du travail dissimulé

Le travail dissimulé est interdit et sanctionné.

Il est interdit par le Code du travail et sanctionné par une indemnité devant être versée au salarié à hauteur de 6 mois de salaire si celui-ci engage une action devant le Conseil de prud’hommes pour l’obtenir (art. L. 8223-1 C. trav.).

De plus, l’employeur se livrant à du travail dissimulé encourt 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.

Les peines complémentaires suivantes sont également possibles :

-l’interdiction d’exercer, définitivement ou temporairement (maximum 5 ans), l’activité professionnelle dans l’exercice ou à l’occasion de laquelle l’infraction a été commise ;

-la confiscation des objets sur lesquels le travail dissimulé a porté ;

-l’exclusion des marchés publics, définitivement ou temporairement (maximum 5 ans) ;

-l’interdiction des droits civiques, civils et de famille ;

-l’affichage ou la diffusion de la condamnation sur un site Internet dédié du ministère du Travail.

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Mäelle DREANO – EXILAE Avocats

La demande de renouvellement d’une carte pluriannuelle dans les deux mois précédent son expiration protège du licenciement

La demande de renouvellement d’une carte pluriannuelle dans les deux mois précédent son expiration protège du licenciement.

Attention ! la chambre sociale de la Cour de cassation, dans un arrêt du 29 novembre 2023, rappelle qu’un salarié étranger détenteur d’une carte pluriannuelle, ne peut se prévaloir des dispositions de l’article L314-4 du CESEDA tel qu’applicable au litige (auj. L433-3 CESEDA), le maintenant en situation régulière entre la date d’expiration de son titre de séjour et la date à laquelle la préfecture statue sur sa demande de renouvellement, qu’à condition de pouvoir justifier des diligences réalisées en vue du renouvellement de sa carte de séjour, dans les deux mois précédant son expiration.

La demande de renouvellement d’une carte pluriannuelle dans les deux mois précédent son expiration protège du licenciement : le cas d’espèce

Dans le cas d’espèce, la Cour de cassation devait se prononcer sur la validité du licenciement d’un agent de sécurité confirmé titulaire d’une carte de résident, arrivant à expiration le 2 janvier 2017.

L’employeur en question, avait par deux fois demandé à son salarié de justifier de ses démarches tendant au renouvellement de son titre de séjour.

Ne recevant pas les éléments demandés de la part de son salarié, l’employeur lui avait notifié son licenciement 20 jours après l’expiration du titre de séjour de celui-ci.  

L’employeur avait motivé le licenciement du salarié par les dispositions de l’article R311-2, 4° du CESEDA tel qu’applicable au litige (auj. R.431-5 1° CESEDA), imposant à l’étranger de présenter sa demande de renouvellement de titre de séjour, dans les deux mois précédant son expiration.

Pourtant, dans l’arrêt attaqué, la Cour d’appel de Dijon avait estimé qu’un tel licenciement était dépourvu de cause réelle et sérieuse et condamné l’employeur à verser au salarié des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, des indemnités compensatrices de préavis ainsi que des dommages et intérêts pour exécution déloyale du contrat. Enfin, l’employeur a dû rembourser à son salarié, les indemnités de chômage, payés du jour du licenciement jusqu’à la date prononcé de la décision dans la limite des six mois.

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Pour juger ainsi, la Cour d’appel de Dijon avait validé l’argumentaire du salarié tendant à dire que, détenteur d’une carte de résident, il bénéficiait d’une extension de la durée de validité de son titre, dans la limite des trois mois suivant son expiration.

Du fait de cette extension, l’ensemble des droits du salarié étaient prolongés et notamment, son droit de travail.  

Aussi, un licenciement ayant été notifié au salarié, alors que sa carte de séjour avait été ainsi prolongée, était nécessairement privé de cause réelle et sérieuse.  

La Cour de cassation invalide pourtant une telle analyse et casse l’arrêt attaqué.

La demande de renouvellement d’une carte pluriannuelle dans les deux mois précédent son expiration protège du licenciement : le salarié doit faire les démarches

L’argumentaire du salarié reposait sur l’article 314-4 du CESEDA (auj. L433-3 CESEDA) qui dispose que l’étranger titulaire d’un titre de séjour pluriannuel peut justifier du maintien de l’ensemble des droits tirés d’un document de séjour, entre la date d’expiration de son document et la décision de la préfecture sur sa demande de renouvellement, dans la limite des trois mois suivant son expiration.

« Lorsque l’étranger titulaire d’une carte de séjour pluriannuelle d’une durée de quatre ans, d’une carte de résident ou d’un titre de séjour d’une durée supérieure à un an prévu par une stipulation internationale en demande le renouvellement, il peut justifier de la régularité de son séjour entre la date d’expiration de ce document et la décision prise par l’autorité administrative sur sa demande par la présentation de la carte ou du titre expiré, dans la limite de trois mois à compter de cette date d’expiration« .

L’arrêt attaqué de la Cour d’appel, avait jugé le licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse, en ce qu’il aurait été notifié au salarié, alors que celui-ci était encore en situation régulière, selon l’article 314-4 du CESEDA tel qu’applicable au litige).

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Ce faisant, la Cour d’appel avait jugé que l’article précité constituait une exemption pour le titulaire d’une carte de séjour pluriannuelle, de son obligation de demander le renouvellement de son titre de séjour dans les deux mois précédent son expiration.

La Cour de cassation quant à elle, juge que l’extension des trois mois de validité d’un titre pluriannuel n’est applicable qu’au seul salarié s’étant conformé à son obligation de demander le renouvellement de son titre dans les deux mois précédant son expiration.

En l’absence de la réalisation de ces diligences, il n’était pas fondé à se prévaloir des dispositions protectrices de l’article L314-4 du CESEDA (auj. L433-3 CESEDA) qui ne lui étaient donc pas applicables.

Aussi, la Cour de cassation se prononce de manière très tranchée sur l’articulation entre les deux articles en cause et juge que, quelle que soit la nature de son titre de séjour, un salarié doit pouvoir justifier auprès de son employeur de ses démarches tendant au renouvellement de son titre de séjour, si celui-ci lui en fait la demande. Dans le cas contraire, à l’expiration du document de séjour non renouvelé, l’employeur sera fondé à notifier au salarié son licenciement et celui-ci sera fondé.

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